Pute de rue
Le livre : Rue Ontario, à l'angle de Dufresne, une femme arpente le trottoir d'est en ouest,
d'ouest en est, sous le regard des "bons citoyens" dégoûtés. Vicky travaille. Profession : pute de rue.
Elle attend un client, un vingt "piasses" qui lui permettra d'acheter sa dose de cocaïne dans
une piquerie. Pour chaque dose, c'est un client qu'elle fera dans une voiture ou dans une ruelle
du quartier. Après un long rituel, après un petit buzz, elle retourne dans la rue. Elle en veut
plus. Toujours plus.
Cela fait trois, quatre jours qu'elle n'a pas dormi… Elle ne sait plus. Elle déambule, elle parle
seule. Dans le stationnement de l'église où elle aimait aller, une autre prostituée vient de se
faire tuer.
Vicky ne rêve pas; elle espère. Elle espère ne pas manquer son hit, espère ne plus se faire battre,
espère un sourire des passants, espère un jour trouver l'amour dans les bras d'une femme... Mais
elle ne veut pas d'une autre vie. Du moins, pas pour le moment. Elle a décroché. Elle vit son trip :
elle vit la rue.
Dans l'univers de Pute de rue, où les victoires se mesurent en "bons" clients et en hits réussis,
la réalité, c'est compter les yeux au beurre noir, les nez cassés et les overdoses; c'est l'ici
et le maintenant. C'est peut-être, aussi, envers et contre tout, une façon d'investir des espaces
de soi jusqu'alors inexplorés.
L'auteure : Roxane Nadeau signe ici un premier roman, à caractère autobiographique, qui révèle
une voix puissante et résolument nouvelle. Connaissant la vie sur la rue, cette jeune femme
courageuse milite pour les droits des travailleuses
du sexe.
Roman : Pute de rue de Roxane Nadeau
Éditions : Les Intouchables
Prix : 14,95$ CAN
Lancement : le 16 septembre 2003, à Montréal
Missing Sarah
Le 18 septembre 2003, dans le terrain vacant adjacent au 2033 St-Laurent
(entre Sherbrooke et Ontario), à Montréal, était officiellement
dévoilée la murale réalisée par le projet Monument vivant
en hommage aux 63 travailleuses du sexe disparues à Vancouver depuis 1978.
Depuis avril 1998, Sarah deVries
n'a jamais été revue, tout comme des dizaines d'autres travailleuses du sexe, dont plusieurs femmes autochtones.
Refusant de croire à la thèse du tueur en série, pendant des années la police n'a pas cherché la
cause de ces disparitions tandis que s'allongeait la liste des travailleuses du sexe
dont on n'avait plus de nouvelles. Robert William Pickton, un éleveur de porcs, est accusé du meurtre de 15 d'entre elles.
Maggie de Vries a lu un extrait de Missing Sarah (doc),
le livre qu'elle a écrit sur sa soeur. Elle y
réfléchit aussi sur la prostitution. Toutes les luttes et les démarches de Maggie l'ont amenée
à une position de décriminalisation de la prostitution et de défense des droits des
travailleuses et travailleurs du sexe. Jocelyne Lamoureux a traduit les propos de Maggie.
Roxane Nadeau a aussi lu un extrait de Pute
de rue, un roman dans lequel on suit une travailleuse du sexe de la
rue Ontario à travers ses hauts, ses bas, ses réactions et réflexions personnelles face au mépris
et à la violence qu'elle vit. Il y a eu ensuite une discussion-échange sur le travail du sexe,
la violence et l'impact des lois actuelles.
Ce sont le Collectif de la Murale, la Coalition pour
les droits des travailleuses et travailleurs du sexe, Stella,
le Centre amitié autochtone (Native Friendship
Center) et des sympathisant-es qui ont réalisé la murale au cours de l'été 2003.
Pages reliées :
The Desperate Quest, 12.04.1999
Missing woman's friend keeps
families informed via website, 11.02.2002
The
little sister behind the statistic, 15.02.2002
An author reveals the truth
of her sister's hard life in "Missing Sarah", 04.07.2003
"They know she was murdered",
grandmother raises B.C. prostitute's children, 25.07.2003
www.missingpeople.net