RAPPORT DU COMITÉ DE RÉFLEXION SUR LA PROSTITUTION
ET LE TRAVAIL DU SEXE
Document de travail préparatoire à la tournée provinciale de l'automne 2001
Fédération des femmes du Québec, août 2001
LUTTE DES TRAVAILLEUSES DU SEXE : PERSPECTIVES FÉMINISTES
Le travail du sexe : différents jobs, différentes conditions...
Le concept du travail du sexe : une stratégie
Pute et criminelle
Mondialisation
L U T T E D E S T R A V A I L L E U S E S D U S E X E :
P E R S P E C T I V E S F É M I N I S T E S
par Claire Thiboutot, STELLA
Né au début des années soixante-dix aux États-Unis et en Europe, le mouvement des travailleuses du
sexe s'est étendu au reste de la planète à partir du milieu des années 1980 et rassemble aujourd'hui
des groupes de travailleuses du sexe des cinq continents. Au Québec, deux tentatives d'organisation
des travailleuses du sexe eurent lieu en 1986 - lors de la mise sur pied de l'Alliance pour la
sécurité des prostituées (ASP) - et en 1992 avec la fondation de l'Association québécoise des
travailleuses et travailleurs du sexe (AQTTS). Ces deux initiatives ont précédé - et inspiré -
la création de l'organisme Stella en 1995.
Les groupes de travailleuses du sexe poursuivent l'un, l'autre ou l'ensemble des objectifs suivants :
offrir soutien et information aux travailleuses du sexe
lutter contre la discrimination qui leur est faite
promouvoir la décriminalisation des métiers du sexe
contrer l'isolement des travailleuses du sexe
favoriser leur autonomie dans l'industrie du sexe et dans l'ensemble de leur vie
soutenir le développement des solidarités.
Depuis 30 ans, l'auto-organisation des travailleuses du sexe a permis leur émergence comme sujets
de leurs expériences, de leurs subjectivités et de leur paroles.
La lutte des travailleuses du sexe est une lutte pour le respect de leurs droits humains fondamentaux,
droits qui leurs sont niés systématiquement dans un contexte socio-légal où elles sont considérées
comme des criminelles et stigmatisées comme putes.
Le travail du sexe : différents jobs, différentes conditions...
Au cours des dernières décennies, de nombreux changements sociaux, légaux, économiques et culturels
ont modifié les activités de l'industrie du sexe. Par exemple, à Montréal la prostitution de rue
autrefois concentrée autour de l'axe formé par le boulevard Saint-Laurent et la rue Sainte-Catherine
s'est déplacée, à partir du milieu des années 1980, vers différents quartiers résidentiels de la ville,
causant un éparpillement géographique des prostituées de rue. Suite à la fermeture des bordels,
plus
ou moins tolérés jusqu'au milieu du vingtième siècle, les salons de massage ont fait leur apparition
de même que les agences de call-girls et d'escortes, soutenus en cela par les développements
technologiques en matière de communication (téléphonie, Internet). La disparition des cabarets où
se produisaient les stripteaseuses a laissé la place aux bars de danseuses nues - avec ou sans "contacts".
Si les modalités de pratiques de la prostitution ont changé de même que les contextes de spectacle
érotique et sexuel, ces différentes activités sont toutefois demeurées contrôlées par des
réglementations municipales et provinciales et pénalisées dans certains cas en vertu du
Code criminel canadien. Les personnes (en majorité des femmes...) qui pratiquent ces activités sont
contrôlées ou criminalisées en vertu de ces lois et règlements : elles sont considérées socialement
comme des hors-la-loi et des criminelles. Elles sont aussi marginalisées socialement
comme "putes".
Nous nommons "travail du sexe" l'ensemble des pratiques où il y a échange
d'argent ou de biens contre un ou des services sexuels : la prostitution de rue, les services d'escortes, la danse nue,
le massage érotique, le téléphone érotique etc. Du point de vue des personnes qui exercent ces
pratiques, le concept de travail du sexe permet de mettre de l'avant la dimension économique de
ces activités. Il implique que nous percevions le travail du sexe, non pas comme une identité,
une caractéristique sociale, légale ou psychologique des personnes qui le pratiquent, mais comme
une activité génératrice de revenus. (Kempadoo & Doezema 1998). Le travail du sexe consiste
autrement dit en la vente de sa force de travail pour l'accomplissement d'actes de nature érotique
ou sexuelle contre rémunération. La capacité pour une travailleuse du sexe de négocier les différents
termes de ses services (actes, tarifs et durée) dépend des conditions dans lesquelles elle travaille.
Ces conditions sont extrêmement variables selon les contextes et peuvent aller de la relative autonomie
à des conditions de quasi-esclavage.
De même qu'il y a différentes pratiques de travail du sexe, il y a autant de personnes
différentes qui travaillent dans l'industrie du sexe. Les activités de l'industrie étant dans
plusieurs cas illégales, elles se pratiquent dans la clandestinité et changent fréquemment
d'adresses et de lieux, d'où la difficulté de tracer un portrait représentatif
des personnes qui y travaillent. En étant très prudentes, on peut tout de même affirmer que :
- des femmes d'origines socio-économiques variées et avec des conditions de vie très différentes
travaillent dans l'industrie.
- ce n'est pas une occupation à temps plein pour plusieurs et rares sont les personnes qui demeurent
à l'emploi de l'industrie toute leur vie adulte.
Les médias et la plupart des recherches effectuées à ce jour ayant porté leur attention principalement
sur les segments les plus visibles des pratiques de travail du sexe, il est difficile de faire des
généralisations à propos de l'ensemble des travailleuses du sexe à partir de leurs résultats, de
leurs portraits. Nous avons des informations concernant des prisonnières, des personnes en cure
de désintoxication, etc. Quelques-unes de ces informations sont relatives au travail du sexe dans
le parcours de vie de ces femmes. Par contre, nous avons peu d'informations sur des femmes qui ont
pratiqué le travail du sexe au cours de leur vie mais qui n'ont jamais été
emprisonnées ni traitées en désintoxication ou qui n'ont jamais fréquenté de ressources en santé ou en hébergement
offrant directement des services aux prostituées et autres travailleuses du sexe. (Pheterson 1996)
Le concept du travail du sexe : une stratégie
Le concept du travail du sexe met de l'avant la dimension économique des activités dont il est question.
La reconnaissance de la légitimité de ce travail permettrait aux travailleuses du sexe de lutter plus
efficacement contre les conditions d'exploitation dans le travail, contre les abus et la discrimination.
Pour les travailleuses du sexe, ce n'est pas le travail du sexe qui est un problème mais le contexte
socio-légal dans lequel il est pratiqué qui brime leurs droits et libertés et favorise les abus et
la discrimination. Le travail du sexe n'étant pas reconnu demeure invisible, méconnu et pratiqué dans
la clandestinité.
Nous ne revendiquons pas "...la reconnaissance d'une distinction entre le travail du sexe librement
choisi et les situations d'abus et de violence." Ce que nous revendiquons c'est la reconnaissance de
la légitimité du travail du sexe, cette légitimité étant la seule garantie possible de la mise en
application de moyens réels et concrets de lutter contre les abus, la violence et l'exploitation
dans tous les contextes où sont pratiqués le travail du sexe, sans distinction.
Nous reconnaissons la prostitution et le travail du sexe comme l'une des quatre grandes institutions
à la base de l'oppression des femmes : contrainte à l'hétérosexualité, reproduction, mariage,
prostitution. (Pheterson 1996) Tout comme nous avons lutté comme féministes pour la reconnaissance
du travail "invisible" des femmes à l'intérieur de ces institutions - éducation des enfants, soins
aux malades, travail domestique, etc. - et contre les abus et les violences qui y prenaient place
(et y prennent toujours place dans plusieurs cas), nous revendiquons la même reconnaissance pour
ce qui concerne le travail du sexe. Sans cette reconnaissance, nos stratégies et nos actions visant
des changements relatifs aux conditions de vie et de travail des femmes sont voués à l'échec.
Cette reconnaissance passe par la décriminalisation complète du travail du sexe.
À partir de nos expériences, nous savons que toute lutte contre l'industrie a des effets directs
sur les femmes qui pratiquent le travail du sexe, perpétue leur marginalisation et leur stigmatisation
et laisse le champ libre aux abus de toutes sortes. Pour nous, il est clair que personne ne devrait
être criminalisé pour participer ou faciliter des échanges sexuels commerciaux. En effet, toute
stratégie abolitionniste (y compris celles visant uniquement
les clients et le proxénétisme)
contribue au maintien de la clandestinité de l'industrie et accroît les possibilités d'abus.
Cette stratégie permet aussi aux gouvernements de mettre en place des mesures répressives et
coercitives envers l'industrie du sexe se traduisant invariablement par des mesures de contrôle
des travailleuses du sexe. Des descentes de police plus fréquentes dans les bordels et autres
lieux de pratique du travail du sexe mènent à une augmentation des abus envers les personnes
qui y travaillent. De plus, définir la prostitution et le travail du sexe comme des formes
d'exploitation sexuelle et de violation des droits humains des femmes, tel qu'il est fait dans
un cadre d'analyse abolitionniste, a de graves conséquences pour l'ensemble des femmes car
cette définition maintient le caractère illicite et transgressif de l'institution de la
prostitution et soutient la pérennité du stigma "pute".
Pute et criminelle
Le stigma "pute" et les lois anti-prostitution sont parties intégrantes d'un système politique
qui refuse d'accorder aux femmes le plein respect de leurs droits humains. Les concepts de
prostitution et de prostituée sont des instruments sexistes de contrôle social. L'examen des
mécanismes sous-jacents de ces instruments légitimant tant d'injustices nous mène toujours
du contexte spécifique du travail du sexe aux questions plus générales concernant les luttes
des femmes pour leur autonomie économique, corporelle, sociale et sexuelle (Pheterson 1996).
En effet, le stigma "pute", quoique ciblant en premier lieu les femmes prostituées, contrôle toutes
les femmes. Si les prostituées et autres travailleuses du sexe représentent la pute, et par
définition sont coupables, les autres femmes sont toujours suspectes. Le stigma pute est un instrument de
contrôle sexiste prêt à l'usage pour attaquer toute femme ou groupe de femmes considérées trop
autonomes, par résistance ou par expression. Les femmes peuvent être également stigmatisées comme
putes en raison de leur travail, couleur, classe sociale, sexualité, expériences d'abus, origine
ethnique, statut marital ou genre (Pheterson 1996).
Le stigma "pute" pervertit aussi notre langage. Par exemple, du point de vue des travailleuses du
sexe, la vente de services sexuels n'équivaut pas à "vendre son corps" et ne saurait être comparé
à la vente d'organes. Cette dernière comparaison, où il y a perte irréversible d'un organe du
corps humain, ne correspond pas à l'expérience des femmes qui pratiquent une forme ou une autre
de travail du sexe. En effet, à travers la pratique du travail du sexe, celles-ci n'expérimentent
pas une perte irréversible de quelque chose de profondément essentiel et vital à leur corps et
à leur personne. L'idée que l'on se fait d'une telle perte a plutôt à voir avec la définition
sociale d'une pute, d'une femme déchue, c'est à dire d'une femme qui a perdu respectabilité et
légitimité à cause de son comportement sexuel transgressif.
Il faut comprendre que la norme, dans le cadre des institutions patriarcales, est que les femmes
fournissent des services sexuels (ainsi que domestiques) aux hommes gratuitement. Le caractère
transgressif de l'institution de la prostitution est que les femmes demandent explicitement de
l'argent ou une forme de rémunération quelconque pour ces services. C'est d'ailleurs ce qui
explique que les lois anti-prostitution ne sont pas des lois qui condamnent les abus, la
discrimination, donc des lois qui protégeraient les femmes, mais bien des lois qui condamnent
les initiatives économiques et géographiques des femmes, de leurs associés, de leurs patrons ou
de leur entourage (Pheterson 1996). En effet, au Canada par exemple, la prostitution n'est pas
illégale en soi mais tenir une maison de débauche l'est ainsi que vivre des fruits de la
prostitution d'autrui (proxénétisme). Les lois anti-prostitution ne sont rien d'autre
finalement que la transposition légale des mesures patriarcales de contrôle social des femmes
qu'est la stigmatisation. Le contrôle du corps des femmes s'exerce ainsi en limitant leur
liberté économique (non reconnaissance de la vente de services sexuels comme étant un travail
et condamnation criminelle de l'activité) ainsi que leur liberté de se déplacer
et d'immigrer.
Ces lois n'ont jamais réussi à éliminer l'industrie du sexe ni la demande pour des services sexuels.
Surtout, elles n'ont jamais empêché des femmes de recourir au travail du sexe pour gagner leur vie.
Par contre, ces lois anti-prostitution sont un obstacle majeur au respect des droits humains des
femmes travailleuses du sexe. Stigmatisées comme putes, leur travail n'étant pas reconnu comme tel,
elles font face à de nombreuses difficultés et discriminations, notamment en matière
d'accès à la protection de leur santé et de leur sécurité. Elles ne peuvent chercher à être protégées par
les normes en matière de santé et de sécurité au travail. Victimes d'actes criminels ou d'agressions,
leurs demandes d'aide ou d'indemnisation sont rejetées : "T'as juste à changer de job",
"T'as couru après". Au plan juridique, la criminalisation du travail du sexe a aussi pour
conséquence que les travailleuses ont des dossiers criminels et d'onéreuses amendes à payer.
Le but de la décriminalisation est de contrecarrer ces actes non éthiques et abusifs à l'égard
des travailleuses du sexe (et de toute femme stigmatisée comme pute). Ces actes comprennent aussi :
harcèlement et extorsion par la police ou d'autres autorités, absence de traitement juste et
équitable durant l'arrestation, emprisonnement sans procès, absence d'enquête ou
de prévention des crimes commis contre des travailleuses du sexe, menaces et représailles contre la famille
et l'entourage des travailleuses du sexe (notamment dans l'application des lois sur le proxénétisme).
Mondialisation
Dans le contexte actuel de mondialisation, les conditions de vie des femmes sont de plus en plus
difficiles. La dégradation de ces conditions de vie est encore plus notable pour les femmes des pays
désavantagés économiquement et dont les économies domestiques et de subsistance ont été transformées.
Dans ce contexte où les options pour gagner leur vie sont réduites et où le fardeau de la responsabilité
du support des familles incombe en grande partie aux femmes, celles-ci ont à migrer en très
grand nombre afin de trouver un moyen de subsistance viable. (GAATW 1997)
Le marché du travail étant encore très marqué par la division sexuelle du travail, les femmes sont
généralement reléguées au secteur des services. Le travail des femmes dans ce secteur est encore
très souvent informel, sous-payé, non protégé, non syndiqué et, dans le cas du travail du sexe,
criminalisé. Le résultat de cette conjoncture est une marginalisation persistante des femmes sur
le marché du travail et une féminisation de la pauvreté et de l'immigration. (GAATW 1997)
Les mouvements de migration à l'échelle nationale, régionale et internationale des femmes reflètent
cette division du travail avec un nombre croissant de femmes migrantes répondant aux demandes
nationales et internationales pour des travailleuses domestiques, des partenaires de mariage,
des travailleuses du sexe et des travailleuses en manufacture. En même temps, plusieurs États
ont mis en place des politiques d'immigration restrictives qui affectent les femmes migrantes
en les rendant plus vulnérables aux abus, à la pauvreté et à la violence, et moins en mesure
de négocier des salaires et des conditions de travail équitables. (GAATW 1997)
Le trafic des femmes et l'immigration des femmes liée au travail doivent être compris dans ce
contexte de rôles féminins traditionnels, des désavantages structurels dont les femmes sont
l'objet dans un marché du travail sexué, et de la féminisation de l'immigration à l'échelle
du monde. La diminution des opportunités de migration pour du travail légal combinée à une
demande dans le secteur tertiaire pour le travail sexuel, domestique et manufacturier crée
une contradiction entre les politiques officielles et les demandes réelles. (GAATW 1997)
Des tierces parties peu scrupuleuses prennent avantage de cette contradiction. Le caractère
non reconnu et la non régulation du travail des femmes dans ces secteurs couplés à l'absence
ou à l'inadéquation des normes du travail et des législations dans ces domaines (voire la
criminalisation) créent les conditions permettant des pratiques de recrutement frauduleuses
et des conditions de travail abusives. (GAATW 1997) Sans parler des conditions inhumaines
et dangereuses des transports illégaux de clandestins.
Il nous faut lutter contre les politiques économiques, nationales et internationales qui
accroissent la pauvreté des femmes et ont un impact sur leurs conditions de vie. En même
temps, il nous faut lutter pour la reconnaissance et la légitimité du travail formel
et informel des femmes, y compris le travail domestique et le travail du sexe, et combattre
les abus et les conditions d'exploitation dans ces sphères de travail. Il nous faut questionner
les politiques d'immigration des pays occidentaux qui réduisent les capacités des femmes
d'immigrer et de travailler légalement. Il nous faut encourager l'application des lois et
des efforts pour arrêter la fraude et la coercition dans l'embauche et le recrutement
des femmes que ce soit dans le cadre du travail domestique, manufacturier ou du sexe.
Toutes les travailleuses devraient être protégées des situations d'exploitation mais cela
doit être fait via des lois contre les abus et non pas via des lois contre la prostitution. Il
faut s'assurer que les droits humains des femmes en tout temps et en tout lieu soient respectés :
le droit à un travail salarié, le droit d'immigrer, le droit à de bonnes conditions de travail,
le droit à la dignité.
Malgré les avancées féministes des dernières décennies, les femmes continuent et continueront
longtemps encore de gagner leur vie dans des sphères de travail liées aux rôles féminins
traditionnels. Nous avons le devoir comme féministes de veiller à ce que ces formes de travail
soient reconnues et de voir à ce que les droits de ces femmes comme citoyennes et travailleuses
soient protégés. C'est pourquoi il faut être vigilantes, s'interroger et veiller à ce que nos
stratégies ne nuisent pas aux femmes pour qui ces formes de travail (domestique, sexuel ou autres)
sont valables, viables, voire nécessaires. Il faut faire attention à ce que nos stratégies
d'action ne soient pas teintées de classisme (préjugés de classe) et de racisme... Revendiquer
la reconnaissance du travail des femmes, même si ce travail est lié aux rôles traditionnels et
aux institutions patriarcales, c'est affirmer que ce travail-là n'est pas banal et c'est
favoriser sa transformation dans l'intérêt des femmes.
D'autres oeuvres consultées
Kempadoo K. et Doezema J. Eds.
Global Sex Workers: Rights, Resistances and Redefinition. Routledge, New York et Londres,1998.
Neave, M. 1988. "Overview of National Legal Responses to Prostitution - Prostitution Laws -
Strategies for the future." In Sex Industry and the AIDS Debate : Report and Conference Papers
from the First National Sex Industry Conference, Melbourne, Australia, 25-27 October 1988
(St Kilda, Australia : Prostitutes Collective of Victoria) : pp. 45 56.
Pheterson, G. 1996. The Prostitution Prism (Le prisme de la prostitution).
Amsterdam University Press.
Tabet, Paula 1987. "Du don au tarif. Les relations sexuelles impliquant une compensation". in Les temps modernes, 490, pp.1-53.
Thiboutot, Claire 1994. "1975-1995. Le mouvement des prostituées : bientôt vingt ans". in Perspectives, vol. 7 no.1.
Global Alliance Against Traffic in Women (GAATW), 1997. Plan of Action. North American Regional Consultative Forum on Trafficking in Women. 30 avril - 3 mai 1997, Victoria, Canada.